Notre Projet en 2019 s'est concrétisé lors des deux concerts des 6 et 8 Décembre 2019
SI VERSAILLES M’ÉTAIT CHANTÉ
Pour célébrer son 10e anniversaire, l’ensemble vocal grenoblois Vox Clamans présente pour la première fois Les Arts Florissans, un opéra de Marc-Antoine Charpentier. Accompagné par les instrumentistes et les solistes du Jardin Musical, ainsi que d’une danseuse baroque, il est dirigé par Christine Antoine. Fondé en 2009 par une vingtaine de choristes amateurs de bon niveau (issus pour certains des chorales de Jean Colas), Vox Clamans a trouvé une complicité passionnée avec la violoniste et chef d’orchestre Christine Antoine, autour d’un répertoire allant de la Renaissance au Romantisme. Marc-Antoine Charpentier est, avec Lully, le grand compositeur du règne de Louis XIV. Connu surtout pour son Te Deum et sa collaboration au Malade imaginaire de Molière, il a composé des œuvres plus intimes. Les Arts Florissans, opéra en un acte, met en scène les allégories des arts favoris du Roi (musique, poésie, peinture et architecture) qui se réjouissent du retour de la paix grâce aux victoires de Louis XIV. Des extraits d’un autre opéra de Charpentier, Les Plaisirs de Versailles, donné lui aussi à Versailles en 1684, complètent un programme entièrement versaillais, qui donne un aperçu musical des soirées à la cour. Après le spectacle, le public pourra partager avec les interprètes le chocolat chaud « Madame de Montespan » |
Artistes invitésEn 1684, les solistes choisis par Marc-Antoine Charpentier s'appelaient Brion, Talon, Isabelle Thorin, Grand maison, Beaupuy. Ils n'étaient pas disponibles pour renouveler leur prestation avec nous , mais nous accueillerons des musiciens professionnels qui reprennent le flambeau ainsi : Emmanuel-cury soufflera la discorde Chrystele chovelon déroulera les plans de l'architecture Nadia Jauneau-Cury négociera la paix Caroline Blanpied chantera et jouera la musique Shuya Liu récitera de la poésie Louis-Marie Fouchard porte les couleurs de la peinture Annie Le borgne danse chaconne, menuet et sarabande |
Pour en savoir plus : Le Jardin Musical |
Le Jardin Musical Les musiciens de l’ensemble « Le Jardin Musical » sont tous issus de grandes formations (Ad Fontes, Orchestre des Pays de Savoie, Swiss Consort, Ensemble Baroque de Nice, Les Musiciens du Louvre, etc.). Sous l’impulsion de Christine Antoine, ils se réunissent en petite formation dite « un par partie », ce choix permettant également de recréer un univers où chaque instrumentiste met en valeur les reliefs de l’écriture polyphonique et l’interprétation soliste de la partition.
Le Jardin Musical, en friche ou en floraison, cultive à chaque concert les liens musicaux entre « les nations », voyages musicaux et échanges avec le public. Tous polyvalents, les musiciens jouent sur instruments d’époque, et s’intéressent particulièrement au répertoire baroque, mais aussi à la musique contemporaine. Ces deux pôles se rejoignent lors de concerts mettant en valeur des œuvres peu connues du grand public, et expliquant les diverses formes d’écriture qui se rejoignent dans l’expression universelle de la musique. |
Une idylle en Musique
Divertissement (H 487)
en un acte et cinq scènes, composé vers 1684 sur un livret anonyme, peut-être de Charpentier lui-même, ou du courtisan Jean Donneau de Visée. La partition manuscrite est le seul témoignage d’époque. Cet « opéra » fut composé lorsque Charpentier et ses musiciens étaient sous la protection de Marie de Lorraine, Duchesse de Guise et cousine de Louis XIV. Le compositeur, qui interprétait lui-même l’allégorie de La Peinture (voix de haute-contre), y met en scène les Beaux- Arts (Musique, Poésie, Architecture et Peinture), sous l’égide de La Paix qui les protège. Celle-ci est en conflit avec La Discorde, envoyée par La Guerre : mais grâce aux victoires de Louis, la Paix triomphe et promet de protéger les « Quat’z’Arts » favoris du Roi. Il est probable que cette œuvre ait été composée à l’occasion de la Trêve de Ratisbonne en 1684, et qu’elle ait été jouée cette même année lors d’une des « soirées d’Appartement » qui se tenaient trois fois par semaine dans le palais de Versailles. Le livret contient d’ailleurs deux allusions à Versailles : l’architecture dit : « dans un désert stérile (= la campagne) je lui dresse un palais (où) je conduis en montant des rivières » : la Machine de Marly alimentait les fontaines du parc, situées plus haut que les sources. Quant à la Peinture, « pour transmettre ses faits à la postérité », c’est au Salon de La Paix peint par Le Brun, illustrant « La Paix donnée par La France à l’Europe », qu’elle fait référence. Pour en savoir plus sur l'oeuvre: Opéra baroque Bibliothèque nationale de France |
La Situation politique en 1684
Épilogue.
Si l’opéra de Charpentier plaît à Louis XIV, sa décision de laisser les muses prendre le pas sur la discorde n’a pas fait long feu. L’année suivante, il révoque l’Édit de Nantes, et prive la France d’une partie de son élite de confession protestante qui s’exile à l’étranger. La Peinture, l’Architecture et la Poésie laissent place à La Discorde, et en guise de Paix, c’est le début des Guerres de Succession d’Autriche, puis d’Espagne. Pour en savoir plus : La trêve de Ratisbonne La révocation de l'édit de Nantes |